Le grand voyage

Publié le par PC

Hier était le grand départ pour Hoi An, ville où, vous l'aurez compris, nous apportons notre aide.

Ce fut un long voyage, qui a duré en tout 16 heures...Et oui, c'est plus long de faire 600km ici que de faire Paris-Hanoi en s'arrêtant 3 heures a Moscou! Et les conditions ne sont pas tout à fait les mêmes...

On a d'abord commencé par chercher hier la gare routière de Hanoi, JP et moi.

On a pris une moto jusqu'à la gare, où l'on nous a indiqué qu'il nous fallait continuer sur le boulevard sur environ 1km. Pas de problème, on le fait à pied. Au bout de 15 min de marche sans gare routière, on commence à se poser des questions... On sort la carte de Hanoi , on suit cet immense boulevard du doigt et on voit effectivement au bout la gare routière... Ca semble plus a 4 ou 5 km qu'à 1, mais vu qu'on a déjà pas mal marché, on continue à pied.

45 min apres, nos jambes commencant à ressembler à du coton, on regarde à nouveau la carte. Il faut préciser tout de suite que ca servait à rien de le faire avant puisque ce boulevard n'avait encore croisé aucune rue digne de ce nom, impossible donc de se situer par rapport à un croisement. Donc au bout de ces 45 min de marche, on voit enfin un croisement pour se situer et ..... on avait fait la moitié seulement du boulevard! On en a déduit, un peu tard, que le plan ne devait pas respecter les échelles...

On reprend une moto, à trois sur la moto bien sûr, pour nous emmener jusqu'à cette fameuse gare routière. On avait effectivement encore du chemin...

10 min de moto et on arrive à la gare. Enfin, le gars s'arrête sur le boulevard devant la gare, à la limite de provoquer un immense carambolage, car d'autres types courent sur la route en notre direction, avec des cars derrière eux en plein milieu de la route.

Là j'ai douté. Je me suis dit: 1.On va se faire enlever 

2.Ils viennent nous prévenir que l'armée nous cherche ( on a parfois de drôles d'idées quand même...) 

3.Y'a eu un gros accident et ils viennent nous dire qu'il ne faut pas espérer avancer plus loin.

Finalement, ce n'était que des chauffeurs de cars qui avaient arrêté leurs montures en plein milieu du boulevard pour faire monter des étrangers avec eux. Ils étaient à la limite de se battre entre eux pour savoir qui nous parlerait en premier.

En rentrant dans l'enceinte de la gare routiere, on a compris pourquoi on attirait tant de convoitise: il n'y avait que nous comme étrangers. Les touristes prennent soit le train (cher et long), soit le car mis à disposition par leur hotel (très cher et long) soit l'avion (hors de prix).

Après avoir refusé des dizaines de fois de monter dans tel ou tel car, vers toutes les directions possibles, on a pu s'approcher des guichets et là on a appris la bonne nouvelle. Le voyage pour Da Nang coûtait seulement 150000 Dong (soit 7.5 euros, au lieu de 25 dollars par l'hôtel). C'est en plus un car climatisé, qui part à 17h et arrive à 5h du matin soit un temps et un confort identique à ce qui est proposé par l'hôtel, avec en plus le repas du soir compris dans le prix.

On a donc pas fait ce voyage à la gare routière pour rien!

On rentre à l'hôtel en moto, on annonce la bonne nouvelle aux autres et on va vite manger, une telle marche ca creuse.

Le car est parti le lendemain (le mardi) à 17h, l'heure prévue. On a évidemment dû refuser d'innombrables propositions, 5 étrangers avec des gros bagages se démarquant vite.

Ce voyage s'est dans l'ensemble bien passé, les bosses et les trous étant moins nombreux que ce que l'on avait imaginé, même si les reins l'ont quand même senti.

On a dû changer une fois de roue et il n'y avait que 5 personnes sans place, qui furent donc assises ou allongées par terre pendant les 14 premières heures.

On a bien mangé mais dans l'ensemble pas ou très peu dormi. Iwan a bien réussi à dormir, avec sur son épaule le visage lui aussi endormi de son voisin vietnamien. Mais je n'ai pour ma part pu somnoler que 2 heures en tout. Flo, Camille et JP ont eux aussi peu dormi.

Ce fut donc long, mais les paysages en valent la peine. On est passés des champs de bananiers aux rizières à perte de vue. On a aussi pu admirer Ninh Binh, connue pour être la baie d'Ha Long terrestre. On peut le confirmer, des "boules" de terre ou des morceaux de cailloux échoués, qui sortent du sol par milliers, même en plein milieu de la ville.

On a aussi pu contempler le lever du soleil, avec comme décors des montagnes dans les brumes, à tel point qu'il était difficile de distinguer réellement où s'arrêtaient et commencaient ces montagnes.

On est finalement arrivés à Da Nang vers 7h, soit avec 2h de retard, pour prendre d'affilée un autre car plus petit en direction d'An Hoi. Le trajet a duré environ 2 h, ce qui nous a fait terminer notre périple vers 9h. Ces 2 dernieres heures de voyage nous ont montre à quel point la pauvreté était criante. Jusqu'alors on était allés soit dans la capitale soit dans des lieux touristiques. Là on a pu voir l'état réel de la plupart du pays, et on a compris pourquoi notre venue était importante. Les enfants vivent dans la rue, où plutôt dehors sur des chemins en terre, dans des conditions d'hygiène inconnues en France. Les paysans qui n'ont que leur rizière, et dont la vie dépend seulement de la météo. J'ai encore en tête un petit garcon d'environ 5 ans en culotte, s'amusant à faire tourner autour de lui un bout de tissu déchiré comme s'il s'agissait d'un cerf-volant, avec à ses côtés sa petite soeur (enfin j'imagine) d'environ 2 ans qui était accroupie nue en train de faire pipi. Ou encore des gens qui dorment à même la terre.

Même si notre aide reste, à notre grand dam, de maigre ampleur par rapport aux besoins d'ici, on va faire notre maximum, c'est certain, et on réalise vraiment à quel point on se doit de donner. A quel point on est priviligié, et cela sans l'avoir mérité.

Publié dans Mission 2006

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